Expérimentation Macron : NON à un recrutement spécifique !

La DSDEN du 13 prévoit la mise en place d’un recrutement spécifique d’enseignants pour les postes vacants des écoles retenues pour l’expérimentation “Marseille en grand”. Ce seront des Postes à Exigences Particulières spécifiques à Marseille (PEP Marseille).

Qu’estce qu’un PEP Marseille ? C’est un poste qui pourra être obtenu au mouvement, après avis favorable d’une commission. Cette commission sera composée de l’IEN de circonscription, de l’IEN référent de thématique, d’un ou directrice de l’école concernée et d’un ou une enseignante concernée.

Tous les PE du 13 ont reçu dans leur boite académique un mail les informant de la mise en place d’un recrutement spécifique pour les 59 écoles retenues pour l’expérimentation. Dans ce mail, il y a aussi une enquête flash pour sonder les enseignants. Enquête qui n’a rien à voir avec une quelconque candidature.

Nous encourageons les enseignants à ne pas répondre à l’enquête flash.

Depuis le début, et les annonces faites par le Président Macron à Marseille en septembre 2021, le SE-Unsa s’est fermement opposé à la perspective d’un recrutement des enseignants par les directrices et directeurs. Et bien que nous nous doutions que notre Ministère n’allait pas laisser les directions d’écoles décider seules, nous avons depuis le début contesté l’argument qui dit que cela permettrait d’avoir des enseignants motivés.

Tous les enseignants des Bouches du Rhône connaissent la situation des écoles Marseillaises, de celles qui sont en REP et en REP+, et personne ne fait le moindre vœu au mouvement sur ces écoles par dépit ou sans être volontaire et motivé. Si un enseignant veut travailler dans les écoles difficiles des quartiers nord ou du centre ville de Marseille, il a de bonnes chances d’obtenir un poste s’il le demande.

C’est pour cela que nous ne comprenons pas le choix de notre administration de faire un recrutement sur postes à exigences particulières pour ces écoles et que le SE-Unsa, et d’autres organisations syndicales, le contestent.

Prenons l’exemple des postes pour les classes dédoublés. Les Bouches du Rhône n’ont jamais fait le choix d’un recrutement spécifique pour ces postes ; et est-ce que cela pose un problème pour nos élèves ? Pâtissent-ils des choix pédagogiques d’enseignants affectés comme les autres, sans avis favorable d’une commission, au mouvement et au barème ? La réponse est NON !

Et bien là, pour ces 59 écoles, c’est pareil.

Nous le répétons, ce n’est pas la création d’un recrutement sur postes à exigences particulières qui réglera la problématique des écoles marseillaises. Cela ne se situe pas au niveau des enseignants mais bien au niveau des conditions matérielles, d’hygiène et de sécurité des personnels et des élèves, mais aussi au niveau des moyens donnés aux écoles pour mener à bien des projets.

Sur ce dernier point, nous pouvons entendre qu’on ne trouvera pas LA solution en un claquement de doigts, sans essayer. Et l’expérimentation peut être une étape pour avancer et progresser, surtout qu’elle est accompagnée de moyens significatifs.

Mais pourquoi s’attaquer au mode de recrutement des enseignants ?!

Les équipes et les écoles fonctionnent, des projets existent et vivent, et c’est bien grâce à l’engagement quotidien des enseignants, des directrices et des directeurs. Ce sont eux qui font vivre le service public d’éducation.

Monsieur le Directeur académique ne devrait pas perdre son temps et faire perdre celui des candidats. Il devrait maintenir le même système d’affectation dans ces écoles que dans toutes les autres écoles.

Cependant, et étant donné que des projets bien spécifiques sont en train d’être construits, nous ne trouverions pas scandaleux de s’assurer, par le biais d’une mention claire et explicite dans le Memento, que les enseignants qui postulent sur ces écoles, s’engagent à s’inscrire dans le projet de l’école. Et rien d’autre. L’affectation doit se faire au barème et selon les règles du mouvement ordinaire.

Monsieur le Dasen devrait faire confiance aux enseignants, réellement, concrètement, et stopper la mise en place d’un recrutement spécifique. Le choix qu’il fait est contre intuitif et en complet décalage avec ce qui se passe réellement sur le terrain. Son choix démontre sa méconnaissance des équipes en place.

Les enseignants sont motivés, actifs, investis, volontaires et dynamiques. Qu’il aille les rencontrer ! Qu’il s’informe auprès des IEN concernés.

Nous encourageons les collègues à ne pas répondre à l’enquête flash envoyée le 28 février dernier.
Nous leur demandons de ne pas cautionner un mode de recrutement hors sujet !